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Mes boitiers favoris: le Nikon F90X

Le Nikon F90x : l’amour vintage d’un autre siècle
 
Depuis bien longtemps, le Nikon F90x m’a toujours fait de l’œil. Peut-être que c’était ce nom presque futuriste, ou son look anguleux qui semble tout droit sorti des films des années 90, où les héros, portés par un vent d’audace, immortalisent des moments dramatiques en mode 35 mm. Ou peut-être que c’était juste une sorte de fascination pour un appareil photo qui semblait incarner la rencontre parfaite entre l’argentique pur jus et une technologie déjà sur la pente glissante du numérique. Bref, cet appareil, c’est un peu comme un vieux cuir patiné : il a une gueule, une présence, et il te dit à l’oreille : « Si tu veux jouer dans la cour des grands, c’est avec moi. »

Un design qui a du chien (ou de la gueule, c’est selon)

Premier contact avec le Nikon F90x : c’est du solide. Boîtier en polycarbonate renforcé, finitions mat-noir assez classes pour l’époque, et une ergonomie qui sent bon les années 90. Oui, c’est anguleux. Oui, ça fait un peu « brique technologique ». Mais c’est justement là son charme. Les molettes tombent sous les doigts avec une précision redoutable, et l’écran LCD sur le dessus a ce petit côté « hi-tech rétro » qui rend l’ensemble incroyablement attachant. L'ergonomie reste assez intuitive pour un appareil semi-pro : tu as tout sous la main, mais tu sens que c’est conçu pour un photographe qui connaît ses gammes.
Une petite histoire de star

Lancé en 1994, le Nikon F90x est la version musclée du F90. On pourrait dire qu’il a hérité de toutes les qualités de son grand frère, tout en boostant ses performances pour séduire les pros et amateurs éclairés. À l’époque, c’était une révolution : son autofocus était parmi les plus rapides du marché, son mode de mesure matricielle bluffait tout le monde, et sa compatibilité avec les objectifs AF et AI faisait frémir les collectionneurs de vieilles optiques. En gros, c’était l’enfant prodige des appareils reflex, le genre qui fait les beaux jours des photographes de terrain.

Son règne n’a pas duré éternellement, remplacé quelques années plus tard par le F100 (une autre bête de course), mais le F90x est resté une référence pour ceux qui voulaient un appareil fiable, performant, et assez polyvalent pour couvrir un mariage un samedi et faire de la street photography le dimanche.

Compatibilité optique : ouvre ton coffre à trésors

La cerise sur le gâteau du F90x, c’est sa compatibilité d’objectifs. Il accepte les objectifs Nikon F, mais avec une petite subtilité. Si tu as des optiques AF (avec ou sans moteur intégré), tu profites d’un autofocus rapide et précis. Avec les AI et AI-S (les fameux « tout mécaniques » des années 70-80), tu perds l’autofocus mais tu gagnes en qualité de construction et en rendu d’image. En gros, c’est un peu comme une machine à remonter le temps : tu peux shooter avec des objectifs modernes pour la praticité, ou te plonger dans l’authenticité des vieilles optiques qui respirent la nostalgie.

Qualité et ressenti sur le terrain

En usage, le F90x est une bête de guerre. L’autofocus est un vrai plaisir pour son époque, même s’il commence à montrer ses limites face aux standards actuels. La vitesse d’obturation jusqu’à 1/8000e de seconde et le mode rafale à 4,3 images par seconde sont plus que respectables pour un reflex argentique. Et cette mesure matricielle 3D couplée à l’exposition automatique ? Une vraie bénédiction pour ceux qui veulent se concentrer sur le cadrage plutôt que sur les réglages à la louche.

Côté ressenti, le F90x est un boîtier qui te pousse à sortir de ta zone de confort. Il est assez « pro » pour te donner envie de perfectionner tes compétences, mais reste assez accessible pour ne pas te noyer dans les réglages. Et puis, soyons honnêtes : appuyer sur son déclencheur, c’est comme écouter un bon riff de guitare électrique. Ça claque.

Mon verdict perso

Le Nikon F90x, c’est comme une vieille cassette de Nirvana : intemporel, authentique, et toujours un plaisir à redécouvrir. Certes, il a ses petites faiblesses (un viseur un peu sombre, une prise en main qui peut dérouter les habitués des appareils plus récents), mais c’est ça qui le rend unique. Ce n’est pas un appareil qui fait tout à ta place, mais il te donne envie de faire mieux, de comprendre la lumière, de chercher le moment parfait.

Si tu croises un F90x sur une brocante ou sur eBay, fais-lui une place dans ta collection. Parce que ce genre d’appareil, c’est un peu comme un bon vin : ça vieillit bien, et ça te rappelle qu’il y a une vraie magie dans l’argentique. De plus, il se trouve facilement, pour un prix abordable, et nettement moins cher que son successeur le F100, et son prédécesseur le F801 (c'est assez curieux d'ailleurs...).
Si tu constates que le dos de l'appareil est collant, n'hésite pas a discuter le prix, c'est un défaut assez courant...et tu trouveras aussi facilement comment le remettre en état, comme le mien...
 

Descriptif technique du Nikon F90x


Format de film : 35 mm (standard, 24x36 mm).

Chargement du film : Automatique avec détection DX.

Sensibilités ISO :
Automatique : ISO 25 à 5000 via DX.
Manuelle : ISO 6 à 6400.


Avancement du film : Moteur intégré, jusqu’à 4,3 images par seconde en mode rafale.

Rebobinage : Automatique ou manuel via un bouton dédié.


Obturateur

Type : Obturateur plan focal à contrôle électronique.
Vitesse : De 30 secondes à 1/8000e de seconde, avec mode Bulb (B).
Synchro flash : Jusqu'à 1/250e de seconde, avec support pour la synchro haute vitesse sur certains flashes Nikon.


Autofocus

Module AF : Nikon Multi-CAM 1300.
Points AF : Point unique central.
Modes AF :
AF-S (simple).
AF-C (continu).
Manuel (MF).
Prédiction de mouvement : Fonction de suivi AF pour les sujets en déplacement rapide.


Exposition et mesure

Modes de mesure :
Matricielle 3D (8 zones).
Pondérée centrale (75 % de pondération sur une zone de 12 mm).
Spot (3 mm, soit environ 1 % du cadre).

Modes d’exposition :

Programme (P), avec programme flexible.
Priorité ouverture (A).
Priorité vitesse (S).
Manuel (M).


Correction d’exposition : ±5 IL par incréments de 1/3 ou 1/2 IL.
Bracketing automatique : Disponible, sur plusieurs images avec intervalles réglables.

Viseur
Type : Pentaprisme fixe avec correction dioptrique.
Couverture : Environ 92 %.
Grossissement : Environ 0,75x avec un objectif 50 mm f/1.4.
Informations affichées : Paramètres essentiels (vitesse, ouverture, mode d’exposition, témoin AF, etc.).


Écran et commandes

Écran LCD supérieur : Affiche les réglages principaux (ISO, mode d’exposition, vitesse, ouverture).
Molettes : Commandes avant et arrière pour ajuster les paramètres

Compatibilité des objectifs

Monture : Nikon F.
Objectifs compatibles :
Autofocus : AF, AF-D, AF-I, et AF-S (avec moteur intégré).
Manuel : AI, AI-S, avec compatibilité limitée pour la mesure d’exposition.
G (sans bague de diaphragme) : Pas recommandé, car non pleinement compatible.
Z : Non compatible sans adaptateur FTZ (et sans AF).


Flash

Griffe flash : ISO standard, compatible TTL.
Flash intégré : Aucun.
Compatibilité : Compatible avec les flashes Nikon SB pour TTL (SB-25, SB-26, SB-28, etc.).


Dimensions : 154 x 107 x 66 mm.
Poids : Environ 745 g (boîtier seul, sans pile ni film).

Alimentation

Source : 4 piles AA (alcalines, lithium ou rechargeables).
Pack d’alimentation optionnel : Nikon MB-10 pour une prise en main améliorée et une autonomie accrue.


Particularités et options

Retardateur : 2 à 10 secondes.
Mode silencieux : Avancement réduit pour limiter le bruit.

Accessoires compatibles : Grip MB-10, télécommandes, dos Data MF-26 pour imprimer les données sur le film.

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